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COLLECTIF EUROPEEN
D'EQUIPES DE PEDAGOGIE INSTITUTIONNELLE
auteur : Catherine
date : 16 novembre 2010

Notre Conseil ou mon Conseil ?

Lors de notre dernière réunion Épirénées, au Choix de texte, le texte de Catherine a été choisi. Il nous a permis, à travers lui, de nous questionner sur la mise en place du Conseil dans une classe. En voici un aperçu.
Nous aurons l'occasion de reparler du Conseil dans une classe PI puisqu'il s'agit de notre chantier de l'année.

Texte élu : « Notre Conseil ou mon Conseil ? » Catherine D.

Précision : chacun de nous a amené un texte qu'il lit au Choix de Texte. Après lecture, nous en choisissons un que nous questionnons. Il est précisé que nous questionnons le texte (nous nous arrimons au texte et nous le questionnons, ce qui nous permet d'éviter de donner des conseils, de donner notre avis, de juger). Ainsi il nous semble que nous pouvons mieux y entrer et mieux en saisir l'intérêt. L'auteur tente de répondre aux questions posées. La durée du Choix de texte et du questionnement est de 50 minutes.
La réunion suivante nous donne l'occasion de revenir sur le texte élu, sous forme « d'écho au texte élu », c'est-à-dire : à quel moment ai-je pensé au texte élu, à quelle occasion ?

L'auteur a donné son accord pour que son texte, dans son intégralité, soit rendu public. Étaient présents : Alexis B., Sandrine P., Hélène P., Cécile G., Catherine D., Vincent B.

Notre Conseil ou mon Conseil ?

Depuis la rentrée de septembre, je suis dans une classe de petite et moyenne sections. J'appréhendais un peu la maternelle que je connaissais mal, mais j'étais contente de retrouver une classe dans laquelle je pourrai enfin faire de la PI.
Rapidement nous faisons notre premier Quoi de neuf ? qui se passe plutôt bien.
Le 16 septembre est le jour de notre premier Conseil de classe et en même temps de mon premier Conseil de classe. J'explique aux enfants que ce Conseil est un moment où l'on se réunit pour parler de la classe (ce n'est donc pas comme le Quoi de neuf?) et chercher des solutions pour que notre classe fonctionne mieux. Je présente l'ordre du jour, le Conseil commence.

Nous avons fait cinq Conseils jusqu'à maintenant et mes impressions sont partagées. A qui profite ce Conseil ? Est-ce notre Conseil ou mon Conseil ?

Bien que l'on rappelle au début de chaque séance le rôle du Conseil, beaucoup d'enfants ne comprennent apparemment pas le sens de ce que nous y faisons. Lors des votes, la confusion apparaît : certains ne s'expriment pas (je ne sais pas si cela signifie "je m'abstiens" ou "je ne sais pas de quoi on parle"), d'autres votent pour et contre et d'autres encore, à qui je demande ce qu'ils veulent dire en levant la main, ne peuvent pas expliquer le sens de leur vote.

J'ai le sentiment d'intervenir énormément dans les échanges et donc d'influencer la discussion. Les problèmes de fonctionnement de classe sont généralement soulevés par moi et les solutions proposées sont la plupart du temps les miennes.
Heureusement, à côté de cela, des élèves commencent à prendre possession du Conseil. Des métiers ont été créés dès la première séance concernant des rangements de jeux et d'outils (dinette, voitures, feutres, colle, puzzles...). Ces métiers sont rendus et repris mais là encore, je me demande si je n'interviens pas trop en demandant uniquement si quelqu'un est contre l'obtention du métier par celui qui l'a demandé. J'ai aussi précisé qu'on ne pouvait pas refuser un métier à un camarade seulement parce qu'on voulait l'avoir à sa place. Mais après tout, pourquoi les élèves devraient-ils justifier leur choix ? Et d'ailleurs, à quatre ans, un enfant serait-il capable de faire passer l'intérêt collectif avant le sien ?
Je sais bien sûr que le jeune âge de mes élèves ne facilite pas l'organisation d'un moment aussi rigoureux que le Conseil mais je crois surtout manquer de rigueur moi-même dans l'organisation de ce moment.
Jusqu'à maintenant, j'ai le sentiment d'être davantage dirigeante que présidente du Conseil. J'espère parvenir à inverser cette impression, rapidement.

Catherine, 19 octobre 2010

Questionnement :

  • Quel est l'ordre du jour du Conseil?

relecture des décisions, propositions pour la classe, métiers, critiques, félicitations

  • Qu'est-ce qui te libère pour enfin faire de la PI ?

Jusqu'alors, je n'ai jamais eu de classe à plein temps (que des postes fractionnés, des remplacements…) J'ai les mains plus libres pour mettre en place des institutions.

  • Quel âge ont-ils ?

3 à 4 ans

  • « Je pourrais enfin faire de la PI », qu'est ce que ça veut dire ?

Mettre en place des institutions, pratiquer

  • « Chercher des solutions pour que la classe fonctionne mieux » ? En quoi le conseil t'aide-t-il ?

Le Conseil a permis la création de métiers pour la classe, la prise de décisions concernant l'organisation d'activités comme le rangement du coin dînette, la décoration de la pièce. Ces décisions sont incontestables.

  • Tu t'inscris ?

Oui, au fur et à mesure, au début de chaque partie du Conseil.

  • « Des élèves commencent à prendre possession du conseil » ?

Des métiers ont été créés, des solutions trouvées.

  • Fréquence ? Durée du conseil ?

1 fois par semaine, le jeudi en fin de matinée, environ 20 mn

  • Tu penses manquer de rigueur ? Pourquoi ?

Pas les conditions idéales réunies, ma façon de faire, mes interventions

  • Est-ce notre conseil ou mon conseil?

Notre conseil car des propositions y viennent, des créations de métiers, des solutions sont trouvées mais j'ai voulu le faire, ce n'était pas un besoin qui venait expressément de la classe…

  • Ces métiers sont rendus et repris ?

Des enfants ont souhaité rendre leur métier (difficile pour eux d'expliquer pourquoi) et ceux-ci ont été demandés et repris par d'autres. Parfois j'insiste sur le fait que ces métiers sont « à prendre ».

  • Comment attribues-tu le métier ? Si plusieurs enfants lèvent le doigt ?

C'est un point qui me pose problème. Je donne la parole à un enfant qui lève le doigt et s'il dit qu'il veut tel métier, je demande si quelqu'un est contre. Je compte les « contre » et la majorité l'emporte (toujours le « pour » jusqu'à maintenant). J'ai l'impression, en choisissant de donner la parole à tel ou tel enfant, de choisir celui qui aura le métier.

  • Pourquoi tu fais tout pour que le métier soit repris ?

Difficile à dire. Peut-être sinon la vague impression que quelque chose ne fonctionnerait pas.

  • - Question subsidiaire (et déterminante) : notre conseil, mon conseil ou le conseil ?

Un peu tout ça à la fois, je crois …




1 commentaire

le 13 janvier 2011, à 23:25
Bonjour,

texte et situations intéressants.
Une question : trop petits ou trop grands, y a-t-il un âge "idéal" pour pratiquer la PI ?

Bien à vous,
ChG

ChG